Bihaku -Le blanc magnifique- made in France ?

Au pays du soleil levant au détour de sites touristiques principalement on croise des Geishas magnifiquement maquillées, coiffées, habillées de leur élégant kimono et leur ombrelle sur l’épaule…

Il faut savoir que les femmes japonaises se cachent du soleil car plus que tout… elles le redoutent ! Le « blanc magnifique » –le bihaku– des visages de femmes est le symbole ultime de la beauté féminine.

Plus près de chez nous la mode de la peau blanche existait. Il suffit de remonter à une pratique millénaire, maintenant dépassée en occident, qui consistait pour les femmes grecques à s’enduire la peau du visage avec un blanc de céruse (substance très toxique), copiées et imitées par toutes les femmes du bassin méditerranéen.

L’aristocratie du 17ème siècle imposait à la gent féminine bourgeoise la blancheur de la peau, la peau mate était réservée aux paysans, marins et autres roturiers souvent halés par leur vie en extérieur.

Avec l’arrivée d’un courant hygiéniste au 19ème siècle tout change. Pour soigner les personnes malades un traitement va s’imposer… les bains de mer et de lumière, puis les chercheurs mettront un peu plus tard en évidence les bienfaits du soleil (Vitamine D), l’arrivée des congés payés au 20ème siècle changera complètement la donne… les populations vont s’amasser sur les plages et les corps se dénuder de plus en plus pour bronzer…

Voila comment, en moins d’un siècle, la tendance s’est inversée. Une femme -mais aussi un homme de nos jours- à la peau bronzée reflète l’ image non seulement d’une certaine classe sociale mais aussi celle de bonne santé !

Revenons au peuple japonais qui utilisent fréquemment et régulièrement des produits de soins cosmétiques pour blanchir la peau, comme le montre ci-dessous des photos de rayons de pharmacie ( grandeur supermarché) de la Beauté au Japon.

En 2010, la mise au point par le centre de recherche et de technologie de Chanel d’un nouvel agent (TXC agissant sur la mélamine et réduisant la pigmentation de la peau) a donc fortement intéressé l’association des dermatologues japonais. Un produit de blanchiment de la peau classé -au Japon- dans une catégorie située entre cosmétiques et médicaments a du bénéficier de l’accord de mise sur le marché de la part de leur ministère de la santé…

Pas d’équivalent de cette mode de blancheur de la peau aujourd’hui, à moins que la tendance s’inverse à nouveau !